L’affichage environnemental consiste à attribuer un score à un produit ou un service, reflétant son impact sur l’environnement tout au long de son cycle de vie. Ce score peut être présenté en magasin ou en ligne, afin d’informer les consommateurs de manière claire et accessible.
Son calcul repose sur une méthode rigoureuse : l’analyse du cycle de vie (ACV). Celle-ci prend en compte plusieurs critères, tels que les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau et de ressources naturelles, les effets sur la biodiversité, ainsi que les différentes formes de pollution générées. Les données nécessaires proviennent de bases spécialisées, d’outils d’évaluation et des informations déclarées par les entreprises elles-mêmes.
L’objectif de ce dispositif est double. D’une part, il permet aux consommateurs de mieux comprendre les conséquences environnementales de leurs achats et de privilégier les produits les moins impactants. D’autre part, il incite les fabricants à améliorer leurs pratiques, notamment en intégrant des démarches d’écoconception et en réduisant les effets négatifs de leur production.
Méthodologie pour le secteur alimentaire
En France, le dispositif d'affichage environnemental couvre l'ensemble des produits alimentaires et repose sur cinq étapes du cycle de vie du produit :
- Les ingrédients
- La transformation
- Les emballages
- La distribution
- La consommation
La méthodologie développée par l’ADEME et le ministère en charge du secteur alimentaire s’appuie sur les indicateurs d’analyse du cycle de vie (ACV) définis au niveau européen dans le cadre du Product Environmental Footprint (PEF). Ces indicateurs permettent d’évaluer les impacts environnementaux liés à la consommation d’énergie et d’eau, ainsi qu’aux pratiques agricoles, comme l’irrigation ou l’usage de pesticides et d’engrais. Ils sont regroupés autour de quatre grands enjeux : le climat, la biodiversité, la santé environnementale et les ressources.
Actuellement, certaines pratiques agricoles peuvent avoir des externalités positives que le PEF n'inclut pas dans sa méthodologie de calcul d'impact. Elles concernent par exemple les enjeux de biodiversité territoriale et de résilience, la limitation de la fragmentation des habitats, l'entretien de trames vertes et de zones refuges ou encore la régulation naturelle des ravageurs de cultures.
Pour obtenir un coût environnemental adapté aux réalités, ces 16 indicateurs du PEF sont complétés par 5 éléments spécifiques au secteur alimentaire, considérés comme des services écosystémiques :
- Les haies : elles sont considérées comme des zones de refuges et de biodiversité essentielles
- Les prairies permanentes : elles sont considérées comme des zones de refuges et source de biodiversité floristique
- La taille des parcelles : les parcelles de plus petite taille augmentent les zones tampons et la diversité paysagère
- La diversité territoriale : calculée grâce à l'indice de Simpson, elle reflète l'intégration des cultures à des mosaïques paysagères diversifiées favorables à la biodiversité ou à des zones homogènes (monocultures).
- L'équilibre territorial : il reflète l'équilibre entre production animale et végétale à l'échelle départementale et le couplage équilibré des productions contribuant au bouclage des cycles des nutriments.
Pour chacun de ces indicateurs, des valeurs par défaut sont proposées pour chaque type de production (par exemple : blé, maïs, tournesol, etc.), en distinguant à ce stade l’agriculture conventionnelle de l’agriculture biologique. D’autres labels pourront être intégrés ultérieurement. Les compléments liés aux “services écosystémiques” sont convertis en “points d’impact” et viennent en déduction du “score d’impact”. Ils peuvent représenter jusqu’à 30 % du score environnemental.
Les équipes de l'ADEME travaillent actuellement sur la finalisation de la méthodologie, qui sera proposée prochainement.